De l’art de (bien) choisir ses mots
Et si on supprimait de notre vocabulaire l’article “LES” ?
Les gens. Les politiques. Les journalistes. Les jeunes. Les policiers…
On a parfois tendance à l’oublier, mais nos paroles ne se contentent pas de décrire la réalité, elles la constituent. C’est ce qu’on appelle la performativité.
Ainsi, chaque fois que nous utilisons l’article “les” pour catégoriser un ensemble d’individus, nous ne faisons pas que les évoquer. Nous créons ce groupe, comme si toute aspérité, toute individualité était gommée pour céder la place à un magma homogène et uniforme.
Alors que la pandémie provoque des tensions croissantes au sein de notre société, nous devrions tous être vigilants quant au choix des mots que nous utilisons.
Éviter de catégoriser celles et ceux qui nous entourent, c’est reconnaître qu’il y a du bon et du moins bon en chacun de nous, quel que soit notre métier, notre âge, nos origines ou encore notre salaire.