“L’ère de post-vérités”
La guerre en Ukraine se joue avant tout sur le terrain, avec son lot terrible de victimes, de peur et de violence. Mais il s’agit aussi, on le sait, d’une guerre d’image.
Si vous ne deviez lire qu’un seul article à ce sujet, lisez l’analyse d’Elodie Laye Mielczareck parue dans L’Echo ce week-end.
Cette brillante sémiologue va bien au-delà de l’analyse des styles des présidents ukrainien et russe. Elle élargit le débat et estime que nous sommes entrés dans une “ère de post-vérités”.
D’après elle, “le réel n’est plus fédérateur. Aujourd’hui, on peut raconter tout et n’importe quoi. On n’interroge plus la vérité, on s’inscrit dans une dynamique de narration qui raconte son propre soi, à travers une confusion permanente entre réalité et fiction. Ce qui est surtout très inquiétant, c’est l’inconsistance du sujet. Un responsable politique peut, dans la même journée, dire tout et son contraire sans que cela pose problème.”
Ses conclusions devraient de toute urgence nous alerter sur notre propre comportement, notre propre manière de consommer l’information, de la décoder et d’y réagir.